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La première mention écrite connue du village date de 1232: A de Crosiniaco, le A paraissant signifier au piètre latiniste que je suis, apud, c'est à dire "près de" ou plus certainement altare, " au dessus de".
L'endroit est peuplé depuis beaucoup plus longtemps, puisque l'on trouve sur le territoire du village, des haches en pierre et en bronze .
De plus, en 1860, lors d'un défrichement près de Genouilly, on découvrît quelques monnaies de Néron et de Trajan, une clef à double panneton, puis les substructions informes d'une villa, avant de déblayer une citerne, appelée dans le pays "puits César" sur lequel on racontait de toute ancienneté, de fabuleuses légendes.

Eponymie : A l'origine, c'était sans doute le domaine d'un certain Crosiniacus, nom propre dérivé comme tant d'autres, d'un élément naturel et que l'on pouvait traduire par l'"homme de la vallée ou l'homme du creux", un de ces endroits qu'il est naturellement impossible à situer, mais qui ont donné, entre autres et en francais moderne, les patronymes de Cros, Crouzat, Crozat, Ducreux ou autre Ducros.

 UNE PINCEE D'HISTOIRE 

C'est à Genouilly que le village est entré,oh! bien discrètement dans l'histoire. Dès les Capétiens, une maison forte avait pris la place de la Villa romaine.
Les Sires de Genouilly conservèrent leur fief jusqu'au xv ème siècle. Aux siècles suivants, on le trouve en la possession des Pontmolins puis des Fusée de Voisenon.
Lorsque les seigneurs autochtones disparurent,  leur manoir perdit son caractère féodal pour devenir une grosse ferme, un autre fief situé à l'intérieur de Crisenoy acquit à son tour une certaine importance.
Parmi ses possesseurs, notons les Villiers de l'Isle-Adam ( XVème) puis les Chauvelin, noblesse de robe ( (XVII ème) et enfin à partir de 1754, les Gigault, autre famille de robe qui se tint dans le pays jusqu'en 1878.
Avant la révolution, Crisenoy faisait parti de l'élection de Melun. L'église paroissiale, dédiée à Saint-Pierre, appartenait au diocèse de Sens, doyenneté de Melun; son curé mourut en décembre 1790 et en attendant la nomination d'un nouveau desservant, c'est un capucin de Melun qui assura l'intérim.
La population l'adopta et fit comprendre, menaces à l'appui, dès sa nomination nouveau curé, qu'il avait intérêt à demeurer dans son ancienne paroisse. Les choses trainèrent alors en longueur jusqu'à la cessation du culte en novembre 1793.
Crisenoy est racheté à la fin du XIX siècle par Monsieur Sommier, propriétaire de Vaux-Le-Vicomte, qui n'en conserve que les communs servant de rendez vous de chasse. Le château et les dépendances sont mis en vente le 6 juin 1880 pour être démolis.
En 1901, la commune comprend une douzaine d'exploitations agricoles, dont la ferme de Genouilly, livrée dès lors à la culture intensive et où apparaissent vers 1850 les troupeaux de moutons Mérinos de la Brie, dont les reproducteurs sont exportés jusqu'en Australie.


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 LE VILLAGE A LA BELLE EPOQUE 

Situé à 13 km de Mormant et à 9 km de Melun, desservi par le chemin de grande communication n° 130, de Blandy à Brie-comte Robert (mais qui ne dépasse pas Soignolles), Crisenoy est une modeste et riche commune.
Modeste à cause de sa population relativement récente, mais les pays de grande culture ne sont en général favorables à l'accroissement de la démographie, surtout s'ils sont privés d'industries et situés loin des grands centres urbains, éloignés des routes fréquentées ou des stations de chemin de fer.
Riche à cause de la fertilité de son sol, de ses fermes considérables et du labeur de ses habitants.
Les deux tiers des habitants vivent à Crisenoy même; les autres s'éparpillant dans une demi douzaine d'écarts, dont les plus peuplés sont les hameaux des Bordes et de Suscy. 

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 L'EGLISE SAINT-PIERRE  (à partir du XIIè siècle)

L'intérêt de ce monument réside en trois dalles funéraires représentant des chevaliers des XIIIè et XIVè siècles, armés de pied en cap: Simon de Genouilly, trépassé en 1290, Simon de Genouilly le jeune, trépassé en 1311 et Henri de Genouilly, seigneur de Crisenoy, trépassé en 1329 qui est la plus remarquable.

L'église Saint Pierre à sept travées est précédée d'un porche où l'assemblée du village pouvait autrefois se tenir. A l'extérieur de l'édifice, plusieurs dalles funéraires sont adossées aux murs, notamment celle d'un régisseur de la terre de Crisenoy, décédé en 1806, et celle de Louis Laurent, prêtre né à Courtomer en 1750, curé desservant de la paroisse de Crisenoy décédé en 1818.
Au dessus de la porte d'entrée, une petite niche abrite un fragment de relief datant peut-être de la chapelle primitive. Il est assez rare de trouver des gisants (Alice de Crisenoy, XIIIè siècle) en tant que sépulture, le modèle le plus courant et le moins onéreux, étant la dalle funéraire. Ce gisant à gauche de l'autel représente une femme allongée dans une attitude d'orante, les mains jointes.  A ses pieds repose un chien, symbole de la fidélité par delà la mort.
Une dalle funéraire ( Henri de Genouilly, 1329), seigneur de Crisenoy, le représente en habits de Chevalier (côte de mailles), portant une épée et un bouclier. Comme de nombreuses dalles funéraires, le visage et les mains sont travaillés dans une pierre différente, très blanche, qui les fait ressortir.
Une chaire à prêcher datant du XVIè siècle se situe à l'entrée de l'église. Elle est ornée de panneaux mesurant chacun 0,48 cm de haut. Des motifs de rinceaux et de fleurons entourent des médaillons avec des visages représentés de profil.


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 LA MAIRIE 
(XIXè siècle)

Le bâtiment qui abritait autrefois l'école est en pierre meulière. Cette roche sédimentaire, abondante dans le sol du bassin parisien, est largement utilisée pour la construction de nombreux édifices publics. 

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 L'ECONOMIE LOCALE 

Nous commencerons notre tour d'horizon économique par les aubergistes- débitants de boissons qui sont trois: MM Lehoux, Bonvallet et Vallade, ce qui représente un bistrot pour 110 habitants. Monsieur Vallade se contente de débiter du vin et autres boissons, de préférence alcoolisées. Monsieur Lehoux est également épicier-mercier, marchand de nouveautés, de draperie, de bonneterie et tabac, activité identique à Monsieur Bonvallet.
Ensuite nous trouvons un boucher-charcutier, un boulanger, un coiffeur, un entrepreneur de bâtiment qui est aussi marchand de coke (sans doute pour alimenter les chaudières des distilleries), un maréchal-ferrant, un mécanicien-serrurier et un menuisier.
En 1913, il n'y a plus que deux aubergistes, c'est à dire un bistrot pour 182 habitants. Mais comme par le passé, ils sont épiciers, merciers et débitants de tabac.

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 L'AGRICULTURE 

En 1901, le village comprend une douzaine d'exploitations agricoles dont les plus importantes sont:
- Crisenoy: Propriétaire, Monsieur Sommier à Vaux-Le-Vicomte, cultivée par Monsieur Lebeuf, le Maire du village; ce dernier est encore là en 1913, mais la ferme appartient à Mme Sommier à la Croix-Saint-Jacques à Dammarie-lès-lys.
- Genouilly:Propriété de Monsieur Crouzat-Crétet, exploitée par Mme veuve Courcier. En 1913, Genouilly appartient à Monsieur Eugène Courcier qui l'exploite.
- Champigny: Cette autre propriété de Monsieur Sommier est cultivée par Monsieur Lebeuf. En 1913, elle est cultivée par Monsieur Petit.
- Vert-Saint-Père: Propriétaire, Monsieur Mauban, cultivé par Monsieur Chatté.
- Suscy: Propriété de Monsieur Vaury, exploitée par Monsieur Toussaint. En 1913, elle est rachetée par Monsieur Baticle de Guignes.

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 LES SERVICES PUBLICS 

Dépendant du bureau de poste et de la perception de Guignes, Crisenoy est administré par Monsieur Lebeuf, Maire et Monsieur Frionnet, adjoint, à la tête d'un conseil municipal de huit membres.
Le sous-Lieutenant A.Chatté commande la subdivision de sapeurs-pompiers, tandis que Monsieur Cuisset remplit les fonctions de garde champêtre et de tambour-afficheur.
Mais c'est avec l'administration fiscale, que la commune est le mieux pourvue; outre son receveur-buraliste, Monsieur Thomas, et en raison de ses distilleries de Champigny et de Suscy, il possède un poste de contributions indirectes, avec un chef de poste, un commis et un préposé.
Quant aux transports publics, c'est avec beaucoup de retard que les annuaires se mettront à mentionner "tramway de Melun à Verneuil, gare de Crisenoy, arrêt aux bordes et à Genouilly-Suscy.                                  

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